Le CD Aura Musicæ

Pochette CD

1. Richter ­– Suite in d moll – Toccatina
2. Richter – Suite in d moll – Allemande
3. Richter ­– Suite in d moll – Courante
4. Richter – Suite in d moll – Menuet
5. Richter – Suite in d moll – Capriccio
6. Sweelinck – Echo Fantasia
7. Sweelinck – Malle Sijmen
8. Sweelinck – Allein Gott in der Hoh’sei Ehr
9. Zipoli – Pastorale
10. Pachelbel – Fuga
11. Chaumont – 3e suite en mi – Prelude
12. Chaumont – 3e suite en mi – Duo
13. Chaumont – 3e suite en mi – Fugue gayment
14. Chaumont – 3e suite en mi – Recit
15. Chaumont – 3e suite en mi – Cornet
16. Chaumont – 3e suite en mi – Echo
17. Chaumont – 3e suite en mi – Plain jeu
18. Heredia – Ensalada
19. Jan of Lublin – Tablature – Dance – Martin Again
20. Jan of Lublin – Tablature – Doulce memoire
21. Jan of Lublin – Tablature – Dance
22. Jimenez – Batalla
23. Correa de Arauxo – Tiento de medio registro de tiple
24. Daquin – Muzette
25. Daquin – Tambourin
26. Lemoine – Moderato

Enregistrement réalisé du 18 au 21 septembre 2012 au Temple de Cossonay, Suisse

Organiste:
Anne-­Lise Vuillemier Luy

Prise de son et montage:
Jean­-Daniel Noir — JDN enregistrements, CH­-1196 Gland-­Vich

Design graphique:
Marc Bally — www.avalanchedesign.ch

Commander le CD

Le CD est en vente au Temple de Cossonay lors des concerts ou visites.
Vous pouvez également le commander:

    • par téléphone: +41794672937 ou +41792128059
    • par e-mail: info@auramusicae.ch

Anne-­Lise Vuilleumier Luy

Portrait Anne-Lise fait par Colette Maréchaux_modif

Anne-Lise Vuillemier Luy a étudié l’orgue et le clavecin en parallèle, au Conservatoire de Lausanne avec André Luy, (Prix de soliste en 1989) et Christine Sartoretti (Diplôme en 1986) puis au Conservatoire de Genève avec Christiane Jaccottet. Elle se perfectionne ensuite à Paris,­ auprès de Michel Chapuis, Jean Boyer, Daniel Roth, et à Bruxelles chez Jean Ferrard.

Titulaire des orgues du temple de Morges et professeur au COV (Conservatoire de l’Ouest Vaudois), elle apprécie de pouvoir transmettre son art à des élèves de tous âges.

Elle donne de nombreux concerts en Suisse et en Europe. Elle a enregistré différentes œuvres pour la Radio ainsi que la Messe des Paroisses de F. Couperin à l’orgue Ahrend de la Primatiale de Lyon. À l’occasion du 250e anniversaire de la mort de Johann Sebastian Bach, elle a joué au Temple de Morges l’intégrale de son œuvre d’orgue (21 concerts) ainsi que l’Art de la Fugue. Visant toujours à élargir sa culture et ses connaissances, elle a étudié la viole de gambe à Milan auprès de Vittorio Ghielmi et fait partie comme violiste de l’ensemble baroque français Alla Breve. Passionnée de poésie et de composition, elle a réalisé plusieurs pièces libres pour orgue, chœur a capella, un oratorio intitulé Le Mystère de Noël et a créé en novembre 2001 à Montflanquin (France), une suite pour clavecin intitulée Les Pléiades dédiée au peintre Fred Bourguignon.

Passionnée par le désert, Anne­-Lise a imaginé offrir le bénéfice de sa musique à des paysans du sud de la Tunisie, pays qu’elle parcourt régulièrement à pied, en emmenant des groupes découvrir le désert. C’est ainsi que de janvier à juillet 2009, elle a joué en concert l’intégrale des oeuvres pour clavecin et pour orgue de Dietrich Buxtehude (14 concerts). Le bénéfice a permis l’installation de panneaux photovoltaïques, d’une pompe et d’un bassin d’accumulation d’eau en bordure du désert. Cette action permet aux paysans d’irriguer leurs terres et de développer d’autres types de cultures.

Note de l’organiste

Quelles pièces choisir, comment servir au mieux ce petit bijou d’orgue, pourvu de 45 touches (octave courte), 7 jeux sur un seul clavier, sans pédalier? Certes, la régale, coupée en basse et dessus, permet de donner illusion d’un deuxième clavier. Chaque jeu a sa couleur, son caractère, sa limite aussi. Tout est clair, précis, implacable de netteté. Grâce à l’intelligence et la finesse de l’harmonisation des jeux, l’alchimie du mélange des timbres s’opère; le son porte, inspire. Comme à travers la transparence d’un vitrail, la lumière sonore s’élance, épanouie, presque palpable.

Chanter, louer, jouer… dans la reconnaissance de ce qui a été construit et matérialisé. La somme des rêves, des interrogations et de la patience a porté ses fruits: un coin de paradis est désormais déposé dans le creuset du Temple de Cossonay, témoin d’un passé revivifié à la flamme de l’instant. Merci, les facteurs d’orgue! Le joyau est là, prêt à la fête, et il est permis de l’approcher sur la pointe des pieds…

Ferdinand Tobias Richter, nommé en 1683, organiste à la cour impériale d’Autriche à Vienne, ouvre les feux, avec des extraits de l’une de ses 5 suites. C’est à lui (et à Buxtehude) que Johann Pachelbel dédicacera en 1699 son Hexachordum Apolonis.

D’Amsterdam, Jan Pieterszoon Sweelinck rayonne dans l’Europe entière; dès l’âge de 15 ans, en 1577, il occupe, à la succession de son père, la tribune de la Oude Kerk.

Considéré comme le plus prestigieux représentant, à l’orgue comme au clavecin, de l’école hollandaise, il fut un génial improvisateur doublé d’un sens pédagogique recherché: de toute l’Europe, musiciens et compositeurs venaient le consulter.

Extraite de Sonate d’Intavolatura per Organo e Cimbalo paru à Rome en 1716, la Pastorale de Domenico Zipoli est un petit monde de délicatesse à lui tout seul. Quittant Rome et son poste à l’église de Gesù de Rome, Zipoli devint jésuite et s’embarqua avec un groupe de missionnaires dans les colonies espagnoles d’Amérique du Sud. Frappé de tuberculose il mourut à 37 ans.

Né vers 1630 en Wallonie, Lambert Chaumont est prêtre catholique ainsi que musicien autodidacte, intéressé aux problèmes du tempérament au point d’inventer une méthode d’accord à 6 tierces majeures pures. Ses pièces pour orgue, publiées en 1695, dans la même décennie que celles de Couperin et de Grigny, s’apparentent à l’École française d’orgue.

La Tabulature de Lublin, riche de plus de 250 pièces, regroupe danses, motets, pièces liturgiques et s’inspire largement de mélodies en vogue en ce milieu de XVIe siècle. Douce mémoire, d’après un poème de Pierre Sandrin en est une belle illustration.

Imprimée en 1626 à Alcalá de Henares, la méthode d’orgue Facultad Organica de Francisco Correa de Arauxo contient 69 tientos dont certains pour registres partiels, une particularité des orgues espagnoles. Le tiento choisit invite le voyageur à se reposer à l’abri de l’ardent soleil hibérique, où l’ombre bienfaisante d’une église dispense fraîcheur et silence. Jimenez et Heredia complètent ce tableau figuratif des pièces typiques des compositeurs espagnols de cette époque.

Petit clin d’oeil à la France avec Louis­-Claude Daquin, que l’on a interprété bien taquin, et une petite mélodie en forme de valse d’Henri Lemoine, compositeur du début XXe, pour ouvrir la danse…

De la problématique de l’accordage du jeu d’anche…

La quantité d’air que demande certains jeux nécessite un ajustement constant de l’accordage de la régale. Au «coup par coup», en fonction des jeux utilisés, ou pour certain type d’écriture en accords qui demandent davantage de vent, les paramètres de la pression dans le soufflet s’en trouvent modifiés; pour chaque pièce dans laquelle la régale est utilisée, il a fallu réaccorder, choisir, et parfois le dilemme reste insoluble…

Au final, le choix a été de maintenir l’enregistrement vivant, quand bien même des imperfections d’accord pourraient froisser les oreilles. Dans la bataille, tous les coups sont permis, et ma foi, c’est aussi la vie, d’être en désaccord!

Anne­-Lise Vuilleumier Luy